La prudence doit continuer d’orienter la politique monétaire de façon à garantir une maîtrise durable des tensions inflationnistes sous-jacentes. Si l’inflation poursuit son repli, un abaissement des taux directeurs nominaux pourra être amorcé, mais l’orientation de la politique monétaire devrait rester restrictive pendant quelque temps encore. Le rythme et l’ampleur des baisses des taux directeurs seront fonction des données et pourront varier d’un pays à l’autre selon la conjoncture économique.
Politique économique
La politique économique englobe un large éventail de stratégies employées par les gouvernements pour optimiser les performances économiques. Elle comprend des domaines tels que la politique fiscale, qui traite des dépenses et des recettes publiques ; la politique monétaire, axée sur le contrôle de la masse monétaire et des taux d'intérêt ; la réforme structurelle, qui vise à améliorer l'efficacité économique et la compétitivité à long terme ; et la réforme réglementaire, qui se concentre sur la mise à jour et la rationalisation des réglementations économiques.

L'amorce d'une reprise
Le ratio dette publique/PIB devrait continuer d’augmenter dans de nombreux pays. Les pouvoirs publics sont confrontés à des difficultés budgétaires croissantes, qui tiennent à l’augmentation du coût de service de la dette et au surcroît de tensions considérables sur les dépenses qui s’annoncent en raison du vieillissement démographique, de l’atténuation du changement climatique et de l’adaptation à ses conséquences, ainsi que des dépenses militaires et de la nécessité de financer de nouvelles réformes. Faute d’action, la dette future s’alourdira nettement. Il convient, dans l’immédiat, de renforcer les efforts de maîtrise de la hausse des dépenses, d’engager des réformes pour accroître les recettes, et de mettre rapidement en place des plans à moyen terme crédibles concernant les dépenses et la fiscalité, en les adaptant aux évolutions propres à chaque pays.
Les perspectives de croissance à long terme et d’amélioration des niveaux de vie semblent modestes. Des mesures plus énergiques s’imposent afin de dynamiser l’investissement, de favoriser le développement des compétences et d’intensifier l’innovation, de promouvoir les progrès techniques et la croissance de la productivité et de stimuler l'emploi. L’innovation est indispensable à la réussite et à l’efficience économique de la transition climatique. Si la majorité des efforts de recherche sont menés dans le secteur privé, les politiques publiques peuvent, et doivent, continuer à promouvoir l’innovation. Des aides publiques à la R-D bien conçues – aussi bien sous la forme d'aides en faveur de la recherche fondamentale financée par l’État que sous la forme de subventions directes aux entreprises ou d’incitations fiscales en faveur de la R-D – devraient venir en complément de l’investissement privé, et il faudra intégrer, dans les stratégies nationales d’investissement, une procédure d’évaluation rigoureuse des efforts publics.
Contexte
L’activité mondiale a jusqu’ici surpris par sa résilience
En 2023, la croissance mondiale s’est poursuivie à un rythme annuel supérieur à 3 %, malgré l’effet de freinage imputable au durcissement des conditions financières ainsi qu’à d’autres facteurs négatifs, dont la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine et l’évolution du conflit au Moyen-Orient. La croissance du PIB mondial devrait s’établir à 3.1 % en 2024 et à 3.2 % en 2025, soit des niveaux très proches du taux de 3.1 % enregistré en 2023. Ce rythme est inférieur à celui observé au cours de la décennie antérieure à la crise financière mondiale, mais proche des estimations actuelles des taux de croissance potentielle, tant dans les économies avancées que dans les économies de marché émergentes.
L’inflation est en repli vers les taux cibles, mais des tensions persistent
L’inflation globale a diminué rapidement dans la majorité des économies en 2023, sous l’effet du resserrement des politiques monétaires, de la baisse des prix de l’énergie et de la poursuite de l’atténuation des tensions au niveau des chaînes d’approvisionnement. La hausse des prix des produits alimentaires a également diminué fortement dans la plupart des pays, les bonnes récoltes de cultures essentielles comme le blé ou le maïs s’étant traduites par une baisse rapide des prix par rapport aux pics atteints après le début de la guerre en Ukraine. Globalement, l’inflation sous-jacente des biens a diminué de manière régulière, mais dans les services, elle a été plus tenace, demeurant nettement supérieure aux moyennes relevées avant la pandémie dans la majorité des pays.
Études économiques par pays
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Données associées
Dernières données des Perspectives économiques de l'OCDE.